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Toute langue parlée à travers le monde fait partie du patrimoine universel au même titre que les temples d'Abou-Simbel, la ville de Venise ou le château de Versailles. Il est temps que l’on fasse un plaidoyer pour la valorisation de nos langues locales.Il y a une tendance croissante d’ignorance voire d’incompréhension  de nos langues. Même nos autorités, nos leaders, nos journalistes, pour ne citer que ceux-là,ont du mal à les utiliser Pourtant, toutes les langues se valent, aucune n’est supérieure à l’autre.  Il suffit juste de les valoriser davantage, de transcrire nos langues comme on le fait avec la langue de Shakespeare ou celle de Molière. Est-ce une peur, ou une honte de bien transcrire nos langues ? Avons-nous peur de mettre nos langues à l’aune des autres? Il faut qu’on agisse dès maintenant, montrons  que nous sommes bien capables de transcrire nos langues comme on le fait avec toutes autres langues qui simposent. Osons valoriser nos langues à l’échelle planétaire. Il devient frustrant de ne pas voir nos langues transcrites comme il le faut.

À partir des années 20, les Russes sont arrivés à, alphabétiser les masses paysannes dans tous les territoires de l'ancien empire des tsars. Ils ont pris le contre-pied de la politique tsariste de russification par la force qui avait cours jusqu'en 1917. Ils ont développé l'écriture des quelques soixante idiomes utilisés sur le territoire de l'Union soviétique. et entrepris des campagnes d'alphabétisation dans les langues locales. Chaque enfant, et chaque adulte, a pu alors apprendre à lire et à écrire dans sa langue maternelle. Ainsi, en 1940, le problème de l'analphabétisme était pratiquement résolu dans toute l'Union soviétique, et tous les nouveaux alphabétisés avaient appris, de surcroît, à lire et à écrire le russe.

Aujourd’hui, des journaux et des revues continuent d’être publiés dans de nombreuses langues, mais chacun est en mesure de lire la Pravda (journal officiel du Parti communiste de la fédération de Russie) en russe. Nous semblons ignorer la valeur de nos langues et le rôle qu’elles jouent dans notre société. Avons-nous conscience du sens que l’on donne à un mot quand on l’écrit comme on le veut ? Il est impossible dans ce domaine si sensible de tolérer l’anarchie et la confusion et que l’on assiste à l’éclosion et à la profusion de systèmes sauvages de transcription des langues nationales ne relevant que de l’individualisme de leurs auteurs et de l’improvisation pour parler comme Senghor. L’honnêteté intellectuelle ne nous impose-t-elle pas de nous appuyer sur la connaissance.

La phobie de ne pas appliquer les politiques linguistiques s’installe  dans les autres pays de l’Afrique alors que, l’histoire a donné raison à la bravoure de l’ancien président Julius Nyerere avec  l’officialisation du swahili comme langue de travail en Tanzanie. Il est normal que l’on nous appelle à l’ouverture, car la tendance est bien à l’ouverture sur le monde. Nous devons néanmoins nous lover dans notre culture comme le chat se love lorsqu’il dort. L’écrivain sénégalais Birago Diop ne disait-il pas dans ses contes que « l’arbre n’a de force que s’il s’enracine profondément dans la terre nourricière » et à un proverbe sérère d’ajouter « Pour continuer à couler, un fleuve ne doit jamais être coupé de sa source ». Nous pouvons écrire parfaitement la langue de Molière, la langue de Shakespeare mais n’oublions pas d’avoir une claire conscience de nos langues locales qui nous sont si proches. « Béppub làkk rafet na Buy tudd ci jaam ngor la Buy leeral ci nit xel ma » «Toute langue est belle qui élargit l’horizon intellectuel de l’être humain et redonne à l’esclave le goût de la liberté » disait MOUSSA KA.

 

 Thierno Khayar  Kane étudiant en LCA/UFR-CRAC/UGB/ Saint-Louis.

 

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